“La reflexion personnelle est l’école de la sagesse.”

Réflexions

Bienvenue dans l'univers des réflexions de Louis Bachoud...

Le manque de réflexion est la cause de tous les malheurs que l'homme s'attire, car chez lui rarement la seconde idée s'accorde avec la première. Ce qui prouve qu'il a souvent lieu de changer ou de corriger les premières ; c'est une leçon qu'il se donne souvent à lui-même, et qui malgré cela, suffit rarement, pour lui apprendre à se conduire par la suite avec précaution.
Citation de Guillaume Penn : Fruits de l'amour d'un père (1790)

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Cet écrit est le fondement d'Histoire de pierres (Editions Valensin)

LES PIERRES QUI POUSSENT


Le fait que le Souverain Bien soit impossible et que la mort signe la fin de toute entreprise ne peut justifier que l’ordre soit violé.[1]

J’avais violé l’ordre établi. Le travail, la famille avaient été oubliées, effacées, gommées, enterrées, vidées de leur signification. Mots morts. Plus de passé.  Je souffrais. Je subissais mon désaccord interne. Je payais.
Douleur, désolation, honte, veulerie, lâcheté, étaient mes compagnons. Et puis les images de ce corps de femme ouvert à mes envies... Mes sensations n’étaient plus que ténèbres.


Un matin, cependant, j’ouvre les doubles fenêtres sur mon jardin et je vois des pierres. C’est contraire au bon sens, je le sais. Mais j’en suis sûr, moi. Je les ai vus. Je regardais mes cent mètres carrés de gazon, et le bouleau pleureur, qui cache la tour honteuse bâtie près de l’écluse du canal de l’Ourcq.  Giscard d’Estaing voulait pousser Paris vers l’Est. Je l’avais cru.

J’habite le 19ème arrondissement de Paris, mais, grand luxe, j’avais un jardin suspendu au deuxième étage. Un bouleau, des Weigélias, des roses, du gazon, entourés de tours, en béton dit « architectonique ». C’était la mode. Des années que je tonds le gazon, des années que je plante des roses. Elles sont rachitiques, entre les tours. Ces grands murs blancs les dessèchent, avec l’aide des mégots qui viennent d’en haut. Mais elles sont là. Elles se balancent dans le vent. Le gazon frise. Je me sens un autre. Je viens de loin. Il a fallu rebâtir la vie de tous les jours, les trajets, les saluts aux voisins, les bonjours, en passant, aux commerçants, le signe de la main pour saluer sur l’autre trottoir la tête connue et reconnue, le restaurant où l’on est accueilli en habitué, avec sa table dans son coin, le boulanger qui vous garde votre baguette cuite à point, et le boucher qui a déjà préparé votre bifteck dans l’onglet et vous appelle de loin avec le paquet à la main pour que gagniez du temps, et le marchand de journaux qui prend soin de mettre de côté le Monde, car il est de bon ton à cette époque de lire ce journal, et les chiens qui vous reconnaissent et n’aboient plus. Je m’intégrais.

Les noms, les insultes, les mots affectueux n’étaient pas les mêmes, les odeurs étaient encore étrangères, les bruits plus secs, sans palpitation,  et puis le manque de la  couleur orange de chaque jour, au tombé du soleil, définitivement effacée, mais je n’étais plus le réfugié, enfin un presque français. Différent parfois, mais acceptable. 
Et, aujourd’hui, j’ai des roses, sous les yeux, au réveil. Combien de Parisiens, de vrais français peuvent s’en targuer.
Ce matin, je sors sur la terrasse. Heureux déjà de retrouver ma pièce de verdure.  Evocation du sourire de ma fille en train de soigner une sauterelle parisienne. Elle était déjà médecin de tous les êtres vivants et malheureux.
Peut-être le couple de tourterelles dans le bouleau viendra me rendre visite.

Qu’est-ce que je vois : il y a des pierres. Pas communes. Pas celles d’un voisin agressif. Toutes ces pierres étaient celles que  j’avais vues, ou ramassées sur mon chemin : celles de mon départ d’Alger, le dos tourné au pays, celles de ma fuite devant un futur indéterminé offert par une femme qui croyait en moi , celles de mes dettes, celles qui étaient dans la lettre que j’avais reçu au bureau, en recommandé avec accusé de réception - que je n’étais pas  allé chercher- , celles des nuits blanches pour réussir les échéances , celles des idées avortées, des paroles données oubliées, des projets insuffisants, de ma notoriété cassée, celles des concours ratés, celles des réussites que l’on vous vole,  celles des réalisations sans panache, celle des gloires achoppées,  celles des paiements refusés , des procès parce qu’il faut bien un coupable, des « boire » sans soif, juste pour oublier, des arrogances inutiles, des cancans des voisins, des pleurs de mes enfants, des suicides de leur mère (ma femme était devenue une professionnelle du suicide raté), des amants de ma femme, des appels anonymes qui vous salissent les oreilles, de la honte d’être soi, et plus encore de toutes mes lâchetés, celles connues et celles que j’ignorais encore, mais qui émergeaient déjà. Une, était venue, par porteur spéciale, la semaine dernière. C’était une lettre parfumée. J’ai reconnu sa senteur. Une bouffée de plainte dans la gorge, je l’avais refusée. Il faut savoir dire non. Elle était là. La pierre. Devenue noire. Comme de la houille.

Alors je me suis mis au travail pour les mettre aux ordures. Toutes ces pierres. Ces cailloux, ces roches, taillées ou non, ces éclats scintillants, ces gros grès à balancer sur les flics. Tous les types de roche étaient là. Quand j’ai fini de remplir deux poubelles en plastique, il y en avait encore. Alors j’ai pris des sacs pour ciment. Mais elles étaient trop lourdes. Chaque sac n’en prenait que quelques-unes. A la fin de la journée, je suis allé porter mes fardeaux devant la maison. Là, où l’on place les poubelles. La grève des éboueurs battait son plein. Tout Paris ruisselait d’ordures sous les giboulées de printemps. Un drôle de mois. Alors les pierres sont restées sur le trottoir. Une bonne semaine. Elles, au moins, ne sentaient pas mauvais.
J’avais moins honte de mon tas.

Ce n’était qu’un répit. Dans mes cent mètres carrés de terrasse plantée (durement gagnée), avec mes roses, mes Weigélias - qu’est-ce que je vois, pas arrangées, poussées à nouveau, comme une nouvelle attaque,  depuis le dessous, en désordre, un peu du profond – quoi! Des pierres connues et quelques autres qui s’étaient jointes, je ne sais pas d'où, mais qu’il me semblait comme déjà vues. Une… je crois… ressemblait à celle que mon fils m’avait lancée. Un jeu… Peut-être… J’avais baissé la tête. Elle avait disparu de l’autre côté du mur. Je m’étais senti seul un moment. Pas longtemps.
J’ai voulu les oublier, ces pierres. Je me suis mis à travailler jusqu’à être saoul de fatigue. Souvent j’ai bu « pour me finir ».
Pour en revenir aux pierres, petites ou grosses, plates ou rondes, légères ou denses, de granit ou de craie, brillantes ou mâtes, aiguisées, angulaires, sombres ou claires, tout le jardin en était plein. On ne voyait même plus l’herbe. Les roses… n’en parlez plus. Enfouies. Les Weigélias plus souples s’étaient glissés entre les moins lourdes.

C’était un chantier. Une décharge de débris, de fragments, un stock de pierres inutiles.
Alors je me suis pris la tête à deux mains ;
Alors je me suis gratté la gorge ;
Alors j’ai aspiré à faire craquer mes côtes ;
Alors j’ai refusé de chercher pourquoi elles étaient là, elles, ces pierres ;
Parce que je ne le veux pas ;
Parce que je suis fort. Tout le monde le dit ;
Parce que  je vais prendre l’affaire en main (je suis un patron) et parce que je suis un homme. Moi.
Trente ans que je n’avais pas pleurés comme ça. Ca montait de longtemps et de profond. C’étaient de sacrées larmes, grosses comme des cerises. Elles n’étaient pas rouges mais quel poids. Elles tiraient mes yeux vers le bas. J’en avais des litres « de côté ». Des années que je les stockais. J’en avais dans le cœur, dans l’estomac et  même dans le ventre.

Ce jour, la vanne s’est ouverte. La pression et le débit étaient inhumains. Je me sentais capable d’arroser le Sahel. Pendant quelle durée, ai-je pleuré ? Je ne sais pas. Ça goutte peut-être encore un peu maintenant.  Mais, en dedans. La femme, mon père, ma méditerranée, mon port, mon pays perdu, ma famille qui n’en était pas une, figures tremblées se promenaient entre mes larmes et les pierres.
Elles. Les pierres. Bien plantées en terre, sans un regard pour moi. Elles se multipliaient. Pas vite. Avec mes pleurs. Plus je pleurais, plus je tremblais, plus elles grandissaient en nombre. Avec toute cette eau, elles devraient s’enfoncer sous leur poids.  Indiscutable. Non. Je secouais la tête pour m’arracher les larmes. Elles coulaient trop fort. Les heures passaient. J’étais comme un noyé les yeux ouverts au fond de l’eau. Je gémissais comme ma femme à son premier accouchement. Les larmes s’arrachaient de l’intérieur. Je me disais : il faut que ça s’arrête. Depuis des heures je pleure sur des pierres. Plus je pleure, plus leurs nombre augmente. Je vais refaire le chemin à l’envers. Je vais reprendre tout à zéro.
Maintenant, j’ai la tête vide. Il est nécessaire de recadrer les événements. Rien ne peut être compris dans ce désarroi. Je récapitule :
-   j’ai 45 ans ;
-   j’habite rue Duvergier, dans le 19ème ;
-   j’ai un duplex ;
-   je suis marié ;
-   j’ai deux enfants ;
-   je suis architecte ;
-   je suis ingénieur ;
-   je suis dans le jardin de ma maison ;
-  je vois le canal ;
-  j’entends la forte circulation à la hauteur de la station de métro Stalingrad.

Tout autour s’organise les hautes façades nouvellement construites.
Giscard d’Estaing avait voulu rééquilibrer l’Est Parisien par rapport au riche Ouest. L’échec se lisait déjà. L’architecture était pauvre et souvent arrogante.
L’ombre d’une tour barre mon soleil.

Quel mois de juin ! Une sécheresse inhabituelle a donné naissance à une taxe de plus. Puis il s’est mis à pleuvoir, sans cesse. Ils feront, les politiques, j’en suis sûr, un impôt sur le trop d’eau. C’est toujours surprenant les visions à très court terme de ceux qui nous gouvernent. Et moi qui en rajoute, de l’eau.
Ce matin, il fait plus doux. Je suis seul. Encore une fois. Presque toujours. Les vacances des professeurs sont inviolables. Ma femme est partie pour trois mois avec les enfants. Ils ont besoin d’air. Paris est polluée. Malheureusement, elle a raison. Une odeur d’ordures flotte dans l’air depuis cette grève des boueux.  Tous des noirs, bien entendu, disent les voisins. Dès que la pluie s’arrête, la ville schlingue. Ma femme est partie aussi pour parfaire son « espagnol parlé » et continuer, encore et encore, un doctorat, sur la guerre du Riff. Ça me rappelle mon Maghreb. Fait-elle vraiment son doctorat dans cette Casa Velasquez ? Je n’ai pas envie de savoir.
Cela ressemble à un hôtel pour intellectuels qui détiennent des vérités en espagnol.
Je lui avais dit pourtant :
- ne me laisse pas …cette année …je ne sais pas… mais je me sens fatigué. Je me sens différent. Je sens que la limite élastique est atteinte. Je sais : tu te dis lasse. Mais, moi, j’ai beaucoup voyagé. J’ai rencontré des tas de gens qui travaillent, parlent, rient, dorment parfois avec moi. Toi, tu as toujours tes 6 heures par semaine à m’opposer quand je réclame ta présence. Mes chantiers me retiennent. Les USA… tous les quinze jours… avec le décalage horaire, et les déplacements en France. Les trains de 6 heures du matin. Je ne sais plus très bien qui je suis. Il faut payer notre appartement. Les voitures. Les bonnes. L’école privée. C’est lourd à porter, ces habitudes vite prises, en ce moment. C’est la crise (déjà). On construit moins. Tu sais, on y va au couteau. Les clients riches jouent aux princes arabes. Ils sont nés avec la décolonisation, les révolutions, les puits de pétrole, la faim des autres, le travail de la multitude. Ils ont pris pour règle de payer le moins possible.
Arrête tes plaintes. Je suis fonctionnaire. Je gagne dix fois moins que toi. Je ne me plains pas. Il faut que je parte, moi aussi pour mon travail...
- C’est bête quand je rentre, j’ai besoin de vous trouver…tous les trois…sur la banquette blanche…face au jardin. C’est si rare un coin de verdure dans Paris. On pourrait mettre de la musique comme autrefois.  Le chien de la voisine aboierait. C’est con ma vie. J’avance…j’avance... vers quoi… Je fais mon chemin à la machette. Je ne me retourne jamais. Je m’accroche à la croyance d’une famille qui nait. J’abandonne ce que je crois être le graal pour moi. Pour une idée de famille qui se meurt.
Toi tu vis tranquillement. Ton salaire est ton argent de poche.
 
Tu es libre comme les femmes d’aujourd’hui et entretenue comme celles du siècle passé.
 
- Je m’y attendais. C’est trop facile. Tu ne penses qu’à l’argent. Tu me fais honte de me reprocher mon petit salaire et ma liberté. Quand la gauche passera, tu verras…
 
Il me reste le silence et l’absence.
Qu’est-ce que vont dire les voisins ? Avec toutes ces pierres. Moi qui me veux exemplaire. Pas un papier au sol. Les autres jardins en contrebas sont pauvres à côté du mien. Ma femme  n’aurait pas dû me laisser. Elle doit bien se douter que je me suis porté le coup de grâce. Ce refus de suivre un futur inconnu pour le sourire de mes enfants et l’assentiment du « qu’en dira-t-on ».
Qu’est-ce que je vais pouvoir raconter ? C’est déjà étonnant qu’ils ne soient pas venus me voir.
Je les imagine.
-  Bonjour, Monsieur Blanchard. Dites voir qu’est-ce que vous faites? Vous voulez faire le mur des lamentations dans notre immeuble. Pour construire dans votre jardin, il faut demander l’autorisation au syndic. Vous le savez, vous faites partie du conseil syndical.
-  Bonjour, Monsieur Patin. Comment allez-vous ? Et Madame Patin avec ses rhumatismes… Ah oui…ces pierres…ce n’est rien. Elles vont, elles viennent. J’arrangerai ça. Ne vous inquiétez pas.
-  Mais Monsieur, il faut le faire vite. Votre jardin est un agrément pour tout le monde. Vous n’avez pas le droit d’en faire un cimetière arabe. On voit d’où vous venez.
-  Faites-moi confiance. Je vais régler le problème. C’est une mauvaise farce. Je ne peux pas m’occuper de tout maintenant mais je vais arranger ça.
-  Avec la vie que vous menez, mon pauvre monsieur, toujours sur les routes. Qu’est-ce que vous allez nous construire avec vos idées ?
Les clients s’inquiètent. Je suis palot ou imbibé.
Je ne peux rester comme ça, avec tout ce merdier. Et puis je dois suivre les chantiers. Si je pouvais me tirer, loin, faire comme si j’étais en vacances.
 
Que Paris était triste dans ce juin automnal ! Le ciel était plombé.
Je sors, tête basse, aspiré de l’intérieur par la peur. Pas d’idée. La tête pleine d’une encre noire.
C’est un cauchemar. Je vais me réveiller.
Le voisin du dessus. Je l’entends déjà :
-  Alors notre homme d’affaire veut faire pousser des pierres. Investissez dans la pierre…  
Il serait ravi de son jeu de mot.
Le rire est comme une claque. La méchanceté avec lui est toujours précise.
 
La vie humaine est toute souffrance[2].
Moi, je ne veux pas… je veux pouvoir dire un jour : je ne suis pas condamné.
 
Il faut se débrouiller seul. Je vais vendre l’appartement. Con… tu ne le peux pas… je ne le peux pas… Rien à faire sans l'accord de ma femme. Je ne veux pas qu’elle sache. Je suis marié sans contrat. Elle va me traiter de fou. Elle me fera enfermer. Quel benêt ! D’ailleurs, à mon mariage, je ne savais même pas que cela existait la séparation des biens dans une famille. Ce n’est pas une famille alors… c’est un moment passé à deux, à trois ou à quatre si l’on fait des enfants. Chacun son compte en banque. Chacun ses objets, son bout de chambre à coucher, ses livres, ses œuvres d’art, et ses mètres carrées de la pièce de verdure. Chacun son compte en banque. Chacun sa pierre.
Il faut réagir vite. Que dira ma femme ? Elle hurlera. Elle qui aime les beaux quartiers, demandera à déménager. Je n’ai pas assez d’argent. Peut-être même qu’elle me quittera. Le divorce. Pourquoi pas ? Où est maintenant celle qui me hante. Elle, elle encore.... Alors pourquoi ?
 
Il n’est pas bon que l’homme reste seul[3].
 
La solution n’est pas encore trouvée. Ma femme appellerait la médecine et elle arriverait à me faire classer dans les hurluberlus qui voient des pierres, se font livrer des pierres et construisent des fortins ! Contre qui ? Contre quoi ?
Je suis seul encore deux mois au moins. Dans tous les cas, je vais clore l’appartement. Je m’installe à l’hôtel. Comme en voyage. Je me soigne. On verra si les pierres me poursuivent dans la chambre d’hôtel. De toute façon, je le prends  sans jardin. Je ferais, s’il le faut, un mur. Par les temps qui courent, il faut se protéger. Le monde change vite. La violence persiste, un peu ici ou là. L’homme est resté un  barbare.
Ainsi lentement, entre deux chambres d’hôtel, la nuit en cachette, dans le silence, une pierre sur une pierre, une assise sur une assise, tout autour du jardin, sur le muret, en surélévation, face à l’habitat vertical, je range la moisson rocheuse dans une ordonnance humaine. Le mur s’élève. L’enceinte se crée.
Etonnement, inquiétude, isolement, je ne sais, mais personne ne parlait de rien et les voisins continuaient à me saluer sous le porche quand je venais prendre le courrier. Le mur a pris forme, comme un acte accompli, comme une réalité. Il m’a ceinturé.
Les semaines passent. La solitude reste.
Les pierres ont-elles  disparu ? Je ne crois pas. Elles sont de tous mes voyages. Mon retrait a trouvé son refuge juste derrière. Je ne  suis plus visible de mes amours, de mes proches et des autres. J’appartiens à un monde étranger.
Dans la scène de l’Ancien testament « intitulée lutte de Jacob avec l’ange », c’est du conflit des doubles qu’il s’agit.
Quel sera le triomphateur en moi, qui sera bénit enfin de Dieu.
Celui qui continue a tué l’autre. Je l’aimais bien l’autre… Il faut maintenant vivre avec le survivant.
Je me suis installé à l’hôtel et j’ai rêvé de la vie que j’aurais eue, peut-être, si j’avais accepté de prendre ta main, Amour, pour te conduire vers l’heureuse fortune espérée et sur les sables de mes Rêves.
Ebranle-la, Pusan, cette femme très bonne, en elle les humains répandront leur semence. Puisse-t-elle, consentante, ouvrir, ses deux cuisses, et nous que nous voulions bien, y glisser notre membre[4].

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[1] Ecclésiaste, III, 13-a4

[2] Euripide

[3] Genèse, Chapitre II

[4] Le Veda, traduction Jean Varenne.