“La reflexion personnelle est l’école de la sagesse.”

Réflexions

Bienvenue dans l'univers des réflexions de Louis Bachoud...

Le manque de réflexion est la cause de tous les malheurs que l'homme s'attire, car chez lui rarement la seconde idée s'accorde avec la première. Ce qui prouve qu'il a souvent lieu de changer ou de corriger les premières ; c'est une leçon qu'il se donne souvent à lui-même, et qui malgré cela, suffit rarement, pour lui apprendre à se conduire par la suite avec précaution.
Citation de Guillaume Penn : Fruits de l'amour d'un père (1790)

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LA VILLE POUR LES ENFANTS. Louis Bachoud. (Analyse d'une ville).

Ce thème est résumé depuis une analyse faite par l'auteur sur les villes actuelles.
Aujourd'hui, les villes sont dessinées par des adultes et pour les adultes et leur voiture. La place laissée aux enfants est réduite à la portion congrue
Entretien : « Tout est fait pour favoriser l'individualisme»

L'ostracisme  des Villes. Le bannissement des enfants

Des enfants de Paris jouant dans la rue à la marelle ou au ballon, traversant en courant les jardins du Champ-de-Mars, ou dévalant en riant les escaliers de la butte Montmartre... On garde tous en mémoire ces images immortalisées par Robert Doisneau d'une ville livrée aux enfants, et où ils pouvaient se déplacer librement.Louis Bachoud, urbaniste, évoque avec nostalgie ses souvenirs d'Alger où il a passé son enfance. « J'ai été éduqué par la ville et dans la ville, dit-il. C'était pour nous une aire de jeu et d'éducation. Nous éprouvions de la joie à nous y déplacer. Nous la parcourions souvent en courant, surveillés par les commerçants ou les autres parents. C'était une découverte éducative à la fois du bâti et des hommes, une lecture permanente de la porosité sociale des immeubles et des quartiers. Un lieu d'échanges et de socialisation.» Et d'évoquer aussi la richesse de cette médina de Fès, de ces villes « dessinées par le temps et la tradition », avec leur mixité sociale, ces ruelles que les enfants s'appropriaient, ces places où on peut se donner rendez-vous en toute sécurité, et où on pouvait se rencontrer sous l'« arbre à palabres».« Cette qualité urbaine est désormais oubliée, c'est un des premiers échecs de la ville actuelle, poursuit-il. Il n'existe quasiment plus de mixité sociale ni de réelle mixité d'âge dans les quartiers. À une époque où l'enfant est roi dans sa famille, l'enfant dans les villes est complètement oublié. Elle n'est plus le site de sa socialisation, et il n'y apprend aucune autonomie spatiale comme autrefois.»

À une époque où l'enfant est roi dans sa famille, il est complètement oublié dans les villes.
Signe de cette évolution ? Les centres-villes se vident peu à peu de leurs enfants, comme le constate un récent bulletin de la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf), publié dans le cadre d'une réflexion prospective sur les politiques familiales à l'horizon 2015: « S'achemine-t-on vers des villes centres sans enfants ?».
Les villes centres tendent en effet à n'être plus habitées que par des célibataires et des ménages sans enfants, tandis que les familles partent s'installer dans le périurbain. Les raisons de cette désaffection sont en partie économiques : les prix de l'immobilier sont tellement élevés dans les centres-villes qu'ils deviennent inaccessibles aux familles.
Mais aussi parce que les  familles ont tendance à fuir les villes parce que les conditions de vie offertes aux enfants se sont dégradées. La circulation automobile et  la distinction sociale sociale sont les paramètres de base dans la conception d'une vile d'un quartier.  Les villes "ne sont pas conçues pour les enfants : elles sont même conçues en dépit d'eux».
Les enfants y seraient-ils devenus indésirables ? « Il existe en Amérique du Nord un mouvement intitulé No kidding, qui refuse la présence d'enfants dans certaines habitations. C'est anecdotique, dit-il, mais néanmoins symbolique.»

Sun City (« la ville du soleil »), la première ville fermée destinée aux retraités, est née à proximité de Phoenix, Arizona. Ni école, ni crèche, ni enfants résidents permanents dans ces 40 kilomètres carrés ceinturés, où la moyenne d'âge des 40.000 habitants approche les soixante-quinze ans. A 99 % blancs et à moins de 2 % pauvres, ceux-ci vivent dans des conditions tout à fait originales, qui fascinent ou qui choquent.
Les « gated communities », ces résidences fermées américaines, incarnent un mouvement de fermeture et de privatisation de la ville. Sous diverses appellations et à travers des réalisations disparates, elles ont pris place dans le paysage urbain, dans les catalogues des promoteurs immobiliers et, surtout, dans le débat public. Vendus comme des îlots de tranquillité et vilipendés comme symboles d'une fracture sociale et spatiale, ces ensembles clos et sécurisés d'habitations se retrouvent sur tous les continents. Cette croissance est alimentée par un double souci de sécurisation et de repli communautaire.

Outre-Atlantique, depuis plus d'un siècle, des morceaux de ville organisés en copropriété associée à une offre de services, les « common interest developments » (CID), ont été institués. Ils prolifèrent désormais. Le marché s'est étendu notamment pour les retraités ou autour de parcs de loisirs. C'est le cas de Celebration, en Floride, à proximité du parc Walt Disney. C'est aussi le cas de Sun City. Bâtie sur les restes d'une ville-fantôme, elle a ouvert ses portes en 1960. La démarche a fait école puisque depuis lors, toujours dans la périphérie de Phoenix, mais aussi un peu partout aux Etats-Unis et dans le monde, de nombreuses villes similaires, sous le même modèle et le même nom, sont sorties de terre.

Une ville sans enfants
Le père fondateur de Sun City, et de tout le mouvement de promotion et de construction dans ce sillon, est un entrepreneur américain. Delbert E. Webb (dit Del Webb) a eu l'idée de ces villes restreintes aux personnes âgées. Inattendu, le succès a été retentissant. Del Webb fera même la couverture de « Time » en 1962 pour son concept de « retirement community » : un mode de vie, des quartiers et des villes pour la communauté des retraités et préretraités.

Concrètement, Sun City est une « unincorporated area » : elle ne dépend pas d'une autre municipalité. Elle est, globalement, autogérée par ses habitants. La plupart des services collectifs (eau, gestion des déchets, pompiers, parcs) sont assurés par des entreprises privées. Le personnel est principalement constitué de seniors-résidents, même si une partie, limitée, du personnel doit nécessairement être plus jeune. Les règles procèdent d'un ensemble de décisions de l'assemblée de copropriétaires - corps souverain de Sun City -, rassemblées dans un épais document qui précise les engagements, conditions et restrictions. Très détaillées, les interdictions et limitations portent sur la décoration, les heures et jours où la présence des enfants et petits-enfants peut être tolérée, les comportements (attention à ne pas trop s'embrasser). Leur non-respect conduit aisément à l'expulsion. Les jeunes peuvent fréquenter la ville, pour y assurer des services ou y visiter des parents. Mais l'idée-force est que les enfants sont une nuisance.

Vers un nouvel homme
La société qui s'annonce dans cette voie est basée sur la stratification sociale, la création les ghettos, lla mise en ignorance de certaines populations. L'homme bionique qui est en cours de naissance par suite de son coût sera essentiellement à la disposition des classes riches et les naissances, par suite de la longévité de l'homme bionique seront conditionnés par des décisions financières. L'homo sapiens va vers sa disparition au profit du nouvel homo bionicus